Écophyto Des clés pour améliorer la qualité de la pulvérisation
Le matériel évolue vite au profit de la précision élévée de pulvérisation. Choix des buses, conditions d’application, contrôle du pulvérisateur : des solutions existent déjà en vue d'améliorer la qualité et l’efficacité des traitements traditionnels. Points de vue d'experts.
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Valérie Braud, experte agriculture durable chez Syngenta
« Le phénomène de dérive durant la pulvérisation detraitements agricolespeut avoir des impacts sur l’environnement (air, eau, biodiversité), le voisinage, l’utilisateur et les cultures non-cibles (phytotoxicité), ainsi que sur l’image de l’agriculture renvoyée à la société. Il entraîne aussi une perte d’efficacité des traitements. Une bonne pulvérisation ne génère pas de brouillard et donc ne se voit pas. Pour limiter la dérive, et éventuellement réduire les ZNT, il faut bien choisir ses buses, mais ce n’est pas facile de s’y retrouver dans la liste officielle sur le site du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. »
« Nous avons donc créé l’application OptiBuse pour faciliter la prise de décision de l’agriculteur. Elle est téléchargeable gratuitement sur Apple ou Google Store, facile d’utilisation et reprend la liste officielle des 256 buses homologuées. L’utilisateur renseigne le volume de bouillie par hectare, la vitesse d’avancement du pulvérisateur, l’écartement des buses et le taux de réduction de dérive souhaité : 66 %, 75 % ou 90 %. Faire plusieurs simulations en variant les paramètres est possible. OptiBuse indique les modèles de buses avec les calibres adaptés à leur plage de pression homologuée.
Nous proposons aussi un guide pratique des buses à limitation de dérive sélectionnées à dire d’experts sur notre site internet ; et d’autres outils existent, par exemple celui d’Arvalis*. En bref, la solution idéale est d’être équipé d’un porte-buses avec plusieurs buses dont un modèle à réduction de dérive au minimum de 66 % et un modèle à 90 %. En plus de ces outils d’aide à la décision, nous avons besoin de journées techniques comme celle organisée en novembre 2023 dans la Sarthe pour accompagner les agriculteurs. Car optimiser la pulvérisation est un moyen d’en limiter les impacts. On peut également compter sur les innovations en termes de matériel. Je pense, par exemple, à la pulvérisation sur le rang associée au désherbage mécanique. »
* Sur arvalis.fr, rechercher « Choix des buses ».
Gérald Desvignes, contrôleur pulvé, Union des Cuma Pays de la Loire
« Depuis 2021, le contrôle des pulvérisateurs doit être réalisé tous les trois ans. Pour un matériel neuf, le premier contrôle intervient cinq ans après l’achat. En cas de non-conformité, la contre-visite doit être faite dans un délai de quatre mois, et l’outil ne peut être utilisé avant la constatation de la réparation des défauts majeurs par un organisme de contrôle. Le contrôle du pulvérisateur comporte plus de 100 critères. »
« Les défauts le plus souvent observés concernent les buses, le manomètre jouant sur la pression d’air envoyée et le débitmètre agissant sur le volume de bouillie à l’hectare. La non-conformité peut venir d’un mauvais réglage ou de l’usure des pièces. Nous vérifions aussi l’état du châssis, de la cuve, la rampe, la pompe, des flexibles, filtres, porte-jets et la présence éventuelle de fuites.
Un pulvérisateur mal réglé peut entraîner un surdosage, un sous-dosage ou une mauvaise répartition. Par exemple, la taille des gouttes peut être impactée par l’état des buses et/ou le réglage du manomètre. On ne peut optimiser les traitements qu’avec un outil précis. Après chaque campagne, il faut donc procéder à l’entretien, faire le bilan des pièces à changer et veiller aux bonnes conditions d’hivernage. »
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